La vaccination chez l’adulte

par Dre Raphaëlle Dion & Dr Martin Lanoue
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EN RÉSUMÉ

  • La protection des vaccins peut diminuer avec l’âge, et certaines maladies (comme le zona) sont plus fréquentes en vieillissant. C’est pourquoi les adultes ont parfois besoin de vaccins;
  • Avant de partir en voyage, il est suggéré de consulter une clinique santé voyage, votre médecin ou votre pharmacien pour vous assurer de partir en toute sécurité;
  • Si vous êtes atteint d’une maladie chronique ou diminuant votre système immunitaire, vous avez peut-être besoin de vaccins. Informez-vous auprès de votre médecin.

Pourquoi les adultes ont-ils besoin de vaccins?

Alors que nous vieillissons, la protection reçue grâce aux vaccins de l’enfance peut diminuer, nécessitant ainsi une dose de rappel afin d’avoir une protection maximale contre certaines maladies.

De plus, certaines maladies sont plus fréquentes chez les adultes, requérant ainsi des vaccins qui ne sont pas administrés aux enfants.

Quels sont les vaccins qui me concernent comme adulte?

Les vaccins appropriés pour vous varient bien sûr selon plusieurs facteurs, notamment l’âge, la grossesse, les voyages, vos problèmes médicaux et bien d’autres. L’idéal est d’en discuter avec un professionnel de la santé.

Voici cependant un aperçu des vaccins qui pourraient vous concerner si vous êtes un adulte en bonne santé :

COVID-19

Pour plus d’information, nous vous référons à nos articles sur le sujet:
Info-COVID
Vaccination COVID-19
 

Diphtérie et tétanos : à l’âge de 50 ans

Le tétanos est une maladie provoquant des spasmes musculaires sévères menant jusqu’à la mort. On l’attrape lorsqu’une bactérie s’introduit dans une coupure ou une morsure. Quant à la diphtérie, il s’agit d’une infection de la gorge pouvant provoquer des difficultés à respirer ainsi que des problèmes cardiaques ou nerveux. Tous deux peuvent être facilement prévenus par la vaccination qui se fait dans l’enfance. Une dose de rappel est suggérée à l’âge de 50 ans, mais pourrait aussi être donnée en prévention si vous avez une plaie souillée et qu’il s’est écoulé plus de 10 ans depuis la dernière dose du vaccin; un professionnel de la santé saura vous conseiller.

Zona : 60 ans et plus

Le zona est une maladie causée par une réactivation du virus de la varicelle. C’est une condition douloureuse affectant la peau, mais pouvant causer aussi des problèmes neurologiques tels que la perte de la vision ou de l’audition, ainsi que des douleurs chroniques invalidantes. Le vaccin prévenant le zona est recommandé pour les personnes de 60 ans et plus, mais peut aussi être offert dès l’âge de 50 ans. Il est disponible en pharmacie et dans certaines cliniques de vaccination, mais ce service est payant.

Le vaccin (payant) est aussi autorisé chez les 18 à 49 ans chez qui le risque de faire un zona ou d’avoir une complication liée à l’infection est plus grand en raison d’une maladie chronique (ces conditions médicales sont l’arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, la maladie inflammatoire de l’intestin, la maladie pulmonaire obstructive chronique ou l’asthme, les maladies rénales chroniques ou le diabète sous insuline. 

Cependant, depuis 2023, le vaccin est offert gratuitement pour les personnes de 80 ans ou plus, ainsi que pour les personnes immunodéprimées âgées de 18 ans ou plus.

Si vous avez déjà été vacciné par le passé avec Zostavax IIMD, il pourrait être utile de vous refaire vacciner avec le Shingrix MD afin d’avoir une meilleure protection. Il faudra cependant attendre 1 an après le dernier vaccin avant de le faire. Selon les études, l’efficacité du vaccin est excellente plusieurs années après son administration. 

De même, si vous avez fait le zona, il est suggéré d’attendre 1 an avant de vous refaire vacciner contre le zona puisque c’est après 6 à 12 mois que la protection naturelle contre une infection au zona semble disparaître.

Grippe (Influenza): chaque automne

Il faut savoir qu’il y a une différence entre un rhume et la grippe. L’Influenza revient chaque automne et dure tout l’hiver. Cette infection virale provoque entre autres des maux de têtes, des douleurs musculaires et de la fièvre. Les personnes plus âgées sont davantage à risque de complications, telles qu’une pneumonie ou encore le décès. Le virus responsable de l’Influenza change chaque année, d’où l’importance de se faire vacciner chaque automne.

  • Plusieurs mythes circulent sur les vaccins et certains croient que le vaccin contre la grippe peut leur donner la maladie, ou les rendre malade, ce qui est faux. Voyez notre article sur les principes généraux de la vaccination pour comprendre pourquoi.
  • Il est vrai que l’efficacité de ce vaccin varie beaucoup. Le virus de la grippe (Influenza) mute facilement. Il circule dans l’hémisphère nord et sud à des moments différents et on se base donc sur le type de virus qui circule à un endroit pour prédire les mutations et les souches finales qui circuleront dans l’autre hémisphère durant la saison. Ce faisant, les prédictions sont parfois bonnes, et parfois moins bonnes. C’est pourquoi l’efficacité du vaccin varie d’une année à l’autre. Cela ne devrait cependant pas être un frein pour la vaccination car il est sécuritaire et peut nettement diminuer le risque de complications chez les gens vulnérables.

Coqueluche: à chaque grossesse

La coqueluche provoque de la toux persistante et une congestion nasale. Les bébés sont particulièrement vulnérables aux complications de la coqueluche, qui peuvent aller d’une pneumonie jusqu’à la mort, en passant par des problèmes neurologiques. Il est suggéré d’avoir une dose du vaccin au moins une fois à l’âge adulte si cela n’a pas été fait dans l’enfance, ainsi qu’à chaque grossesse afin de transmettre une partie de l’immunité au bébé à naître et ainsi le protéger en attendant qu’il reçoive ses propres vaccins.

Pneumocoque: à partir de 65 ans

Le pneumocoque est une bactérie provoquant une pneumonie se manifestant par des difficultés respiratoires, des douleurs thoraciques et de la fièvre. La bactérie peut aussi causer des infections aux cerveau ou au sang pouvant mener à des séquelles neurologiques et au décès. Un vaccin est donné à l’enfance pour protéger contre cette bactérie, mais une autre dose est nécessaire à partir de 65 ans chez les patients en santé.

Le vaccin Pneumovax-23® est gratuit et est habituellement offert aux adultes de 65 ans et plus, pour une dose unique (sauf chez certains patients qui n’ont plus de rate ou avec condition médicale particulière affaiblissant le système immunitaire chez qui le médecin pourrait conseiller de l’administrer d’une dose à tous les 5 ans).

Un autre vaccin, payant celui-là, appelé Prevnar-13® (VPC-13), protège contre 13 autres sous-types de pneumocoque et est donc complémentaire. Il est suggéré de le donner, lui aussi, aux personnes de 65 ans et plus, mais surtout aux gens avec une condition pulmonaire chronique ou avec une maladie chronique les mettant à risque de complication.

Dans les 2 cas, si la personne est porteuse d’une maladie pulmonaire, d’une maladie chronique ou affaiblissant le système immunitaire, le médecin pourrait suggérer de l’administrer avant 65 ans.

En général, il est conseillé de recevoir Prevnar-13® en premier, et ensuite pneumovax-23® environ 8 semaines ou plus après le premier vaccin. Mais si Pneumovax® a déjà été administré, Prevnar-13® pourrait alors être administré après 1 an ou plus.

Depuis 2022, un nouveau vaccin est proposé: le VPC-20. Ce dernier semble plus efficace que les 2 précédents, mais n’est pas encore offert gratuitement. Il faut donc payer pour s’en prévaloir. Si on le reçoit, il n’est pas nécessaire de recevoir les 2 autres. Par ailleurs, si on désire le recevoir après avoir reçu le Prevnar-13® ou le Pneumovax-23®, il faudra attendre minimalement 1 an pour en maximiser l’efficacité.

VPH

Le virus du papillome humain se transmet par relations sexuelles: contact peau à peau et relations oro-génitales. Le VPH est plus répandu que toutes les autres types d’infections transmissibles sexuellement combinées. Il existe plus d’une centaine de virus dans la famille des virus du papillome humain.

L’infection peut ne développer aucun symptômes ou se manifester sous la forme de verrues génitales, qui peuvent être traitées. Généralement, les VPH disparaissent naturellement de l’organisme en quelques années. Cependant, chez certains, les VPH ne disparaîtront pas et certaines souches plus virulentes prédisposent à l’apparition d’un cancer. D’ailleurs, presque tous les cancers du col de l’utérus sont causés par une infection à VPH. D’autres types de cancer qui y sont associés sont entre autres le cancer de l’anus, du vagin, de la vulve, du pénis, et même de la bouche et de la gorge. Les types de VPH comportant le risque le plus élevé sont les souches 16 et 18.

  • Le dépistage du cancer du col de l’utérus se fait par la cytologie du col de l’utérus (test de Pap) qui se fait lors de l’examen gynécologique avec votre médecin, aux 2 à 3 ans pour la plupart des gens. Ce test est fait sur une base régulière afin de détecter les cellules anormales au col qui peuvent être le résultat d’une infection à VPH. Si ces cellules ne sont pas trouvées et traitées, elles pourraient évoluer vers un cancer, d’où l’importance du test de dépistage dès l’âge de 21 ans et jusqu’à l’âge de 65 ans.

Heureusement, deux vaccins ont été développés contre entre autres les souches les plus susceptibles de causer un cancer. Depuis quelques années, la vaccination est offerte gratuitement à plusieurs personnes. Voyez ici si vous êtes admissible.

Une personne ayant déjà été infectée par le VPH peut tout de même recevoir le vaccin car ceux-ci couvrent plusieurs souches différentes du virus.

L’idéal est de recevoir le vaccin avant les premières relations sexuelles afin de minimiser le risque de contracter le VPH dès le départ, mais il est possible et même suggéré de le recevoir même si une personne est déjà active sexuellement. En effet, même si vous ne faites pas partie de la population pour laquelle il est offert gratuitement (il faudra alors le payer), le vaccin pourrait être donné afin de minimiser le risque d’être infecté par une autre souche du VPH dans vos relations futures.

Voyage

Avant chaque voyage, il est suggéré de prendre rendez-vous dans une clinique santé-voyage, ou auprès d’un pharmacien ou d’un médecin, afin d’avoir tous les conseils reliés aux bonnes habitudes à prendre en voyage (eau, nourriture, protection contre les infections, risques reliés aux insectes et au soleil, etc.) ainsi que pour s’assurer d’avoir tous les vaccins à jour. De plus, certains pays nécessitent des vaccins spécifiques pour prévenir des maladies pouvant être contractées dans ces régions. Il est donc important de refaire la vérification à chaque voyage. Certaines recommandations peuvent aussi changer d’une année à l’autre pour une même région (concernant le risque de contracter la malaria par exemple).

La vaccination contre l’hépatite A et B est suggérée en voyage.

Il faut savoir qu’il est aussi possible de contracter ces maladies même si nous ne voyageons pas. La vaccination sera cependant fortement suggérée aux personnes atteintes de maladie du foie.

Vaccin contre l’Hépatite B

  • Ce virus, qui se transmet par les liquides biologiques (sexuels et par le sang) mais aussi de la mère à l’enfant lors de l’accouchement, affecte le foie et peut donner de la fièvre, de la fatigue et une “jaunisse”. Elle peut aussi dans plusieurs cas ne donner aucun symptôme. Plus la maladie est contractée en jeune âge, plus le risque d’être porteur de ce virus, à vie, est grand. En étant porteur du virus, nous avons plus de chance de le transmettre, mais aussi d’en développer les complications dans le futur (insuffisance hépatique, cirrhose du foie ou cancer du foie). À noter que la transmission de la mère à l’enfant est devenue rare dans les pays développés, la mère étant systématiquement dépistée pendant la grossesse.

Vaccin contre l’Hépatite A

  • Le virus est excrété dans les selles de la personne infectée. Il se transmet alors soit par contact direct ou par des aliments que la personne infectée aurait pu toucher. Le lavage des mains est important pour diminuer la transmission. Il y a habituellement peu ou pas de symptômes et s’il y en a, ils ressemblent à ceux de l’hépatite B, mais en moins sévère. De plus, il n’y a pas de complication à long-terme. On l’associe souvent aux voyages, mais il peut aussi être contracté ici-même (par une personne infectée, ou par des aliments importés et contaminés par exemple)

D’autres vaccins peuvent être nécessaires si votre vaccination est incomplète, si vous prévoyez de devenir enceinte, si vous êtes atteint d’une maladie chronique ou si vous prévoyez un voyage. Vous devez en discuter avec votre professionnel de la santé.

Pour plus d’information, référez-vous au Guide de vaccination pour adultes (lien)

Comment et où se faire vacciner?

Parlez-en à votre médecin et visitez:

Portail clic santé (pour un RV)

Programme québécois d’immunisation

Dernière mise à jour: 2023-09-06

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